Délais et étapes pour régler une succession en Suisse

BlogConseils pratiques7 novembre 2025
Délais et étapes pour régler une succession en Suisse

Introduction

Après le décès d'un proche, les héritiers doivent accomplir de nombreuses démarches pour régler la succession. Entre les délais légaux, les documents à réunir et les décisions à prendre, il est facile de se sentir dépassé. Pourtant, comprendre les étapes de la succession et leur chronologie permet d'avancer sereinement dans cette période difficile.

En Suisse, le règlement d'une succession suit un cadre juridique précis qui varie selon les cantons. Les délais pour accepter ou refuser un héritage, l'inventaire du patrimoine, le règlement des dettes ou encore le partage entre héritiers : chaque étape a son importance et ses contraintes temporelles.

Ce guide vous accompagne dans la procédure de succession en détaillant chaque phase chronologique. Vous découvrirez les délais légaux à respecter, le rôle du notaire, les documents nécessaires et les conseils pratiques pour éviter les blocages ou les litiges familiaux. Une fois les premières démarches après le décès accomplies, la succession peut commencer.

Que vous soyez héritier direct, exécuteur testamentaire ou simplement concerné par le règlement d'une succession, ce calendrier complet vous aidera à anticiper chaque étape et à respecter vos obligations légales.

📌 En résumé (TL;DR)

Le règlement d'une succession en Suisse suit six étapes principales : déclaration du décès et ouverture officielle, recherche du testament, acceptation ou répudiation par les héritiers (délai de 1 à 3 mois selon les cantons), inventaire du patrimoine, règlement des dettes et impôts, puis partage final entre héritiers. La durée totale varie de 6 mois à 2 ans selon la complexité. Le notaire joue un rôle central pour sécuriser la procédure et éviter les litiges.

Les délais légaux à connaître en Suisse

Le droit suisse impose des délais précis pour le règlement succession. Le plus important : 3 mois pour accepter ou répudier l'héritage, à compter de la notification officielle. Ce délai peut être prolongé si vous demandez un inventaire.

Les créances contre la succession se prescrivent généralement après 5 ans. Les droits de succession cantonaux doivent être déclarés dans les délais fixés par chaque canton, souvent entre 1 et 3 mois après le décès.

Attention : certaines démarches urgentes (déclaration du décès, funérailles) doivent être effectuées dans les premiers jours. Respecter ces délais succession évite des complications juridiques et financières.

Étape 1 : Déclaration du décès et ouverture de la succession

La première étape succession commence par la déclaration du décès à l'état civil, généralement dans les 2 jours ouvrables. Cette démarche est effectuée par le médecin, la pompe funèbre ou un proche.

L'acte de décès officiel est ensuite transmis aux autorités compétentes (administration communale, notaire selon les cantons), qui ouvrent formellement la succession. Cette ouverture déclenche le compte à rebours des délais légaux.

Pour toutes les démarches post-décès immédiates, consultez notre guide Que faire immédiatement après un décès en Suisse.

Étape 2 : Recherche et ouverture du testament

Si le défunt a rédigé un testament, il faut le localiser rapidement. Vérifiez auprès du registre cantonal des testaments, du notaire de famille ou dans le coffre-fort personnel.

Toute personne détenant un testament doit le remettre à l'autorité compétente (souvent l'autorité de surveillance des tutelles) dans le mois suivant le décès. L'autorité procède ensuite à l'ouverture officielle en présence des héritiers légaux.

Les héritiers reçoivent une copie certifiée du testament. Pour comprendre les règles testamentaires, consultez notre article Testament en Suisse : règles, contenu et conseils.

Étape 3 : Acceptation ou répudiation de la succession

Les héritiers disposent de 3 mois pour décider d'accepter ou de refuser la succession. Cette décision est cruciale, surtout si le défunt laisse des dettes importantes.

Trois options s'offrent à vous selon votre situation : acceptation pure et simple, acceptation sous bénéfice d'inventaire, ou répudiation totale. La répudiation doit être formulée par écrit auprès de l'autorité compétente avant l'expiration du délai.

Sans réaction dans les 3 mois, la succession est automatiquement acceptée purement et simplement. Cette procédure succession engage votre responsabilité personnelle sur les dettes éventuelles.

Acceptation pure et simple

En acceptant purement et simplement, vous héritez de tous les actifs et de toutes les dettes. Vous devenez personnellement responsable des obligations du défunt, même si elles dépassent la valeur de l'héritage.

Cette option convient lorsque vous êtes certain que l'actif dépasse largement le passif. C'est la solution la plus simple et la plus rapide pour une succession saine.

Acceptation sous bénéfice d'inventaire

Cette option intermédiaire protège les héritiers : vous n'êtes responsable des dettes qu'à hauteur de l'actif successoral. Vos biens personnels restent protégés.

Pour en bénéficier, vous devez en faire la demande formelle auprès de l'autorité compétente dans le délai d'un mois. Un inventaire patrimoine officiel sera alors établi pour déterminer l'actif et le passif exacts.

Étape 4 : Inventaire du patrimoine successoral

L'inventaire patrimoine recense tous les biens et toutes les dettes du défunt : comptes bancaires, immeubles, véhicules, actions, assurances-vie, mais aussi crédits, factures impayées et autres obligations.

Cette étape prend généralement 2 à 6 mois selon la complexité. Le notaire succession ou l'autorité de surveillance coordonne ce travail. Vous devrez fournir de nombreux documents : relevés bancaires, actes de propriété, contrats d'assurance.

Pour une liste complète des documents nécessaires, consultez notre guide Formalités administratives après un décès.

Étape 5 : Règlement des dettes et des impôts

Avant tout partage héritage, les dettes du défunt doivent être réglées selon un ordre de priorité légal : frais funéraires, impôts dus, créances garanties, puis créances ordinaires.

Les héritiers doivent déclarer le dernier revenu du défunt et payer l'impôt correspondant. Selon les cantons, des droits de succession peuvent s'appliquer (souvent exemptés pour les descendants directs).

Les délais fiscaux varient selon les cantons, mais la déclaration doit généralement être faite dans les 3 à 6 mois. Un retard peut entraîner des pénalités importantes.

Étape 6 : Partage de la succession entre les héritiers

Une fois les dettes réglées, l'actif net est réparti entre les héritiers selon la loi ou le testament. Le droit suisse impose le respect de la réserve héréditaire (part minimale garantie aux descendants et au conjoint).

Le partage héritage peut être complexe lorsqu'il inclut des biens indivisibles (immeubles, entreprises). Les héritiers doivent négocier qui reprend quoi, ou décider de vendre pour répartir le produit.

Le notaire succession joue un rôle de médiateur et rédige l'acte de partage officiel. Cette étape peut prendre de quelques semaines à plusieurs mois selon l'entente entre héritiers.

Convention de partage amiable

Lorsque tous les héritiers sont d'accord, ils signent une convention de partage amiable. Ce document précise qui reçoit quoi et peut être rédigé avec l'aide d'un notaire.

Cette solution est la plus rapide et la moins coûteuse. Elle permet de conclure la succession en quelques semaines une fois l'inventaire terminé. Le notaire authentifie l'acte pour lui donner force légale.

Partage judiciaire en cas de désaccord

En cas de conflit entre héritiers, le tribunal doit intervenir pour imposer un partage judiciaire. Un expert ou un liquidateur officiel peut être désigné pour évaluer les biens et proposer une répartition équitable.

Cette procédure rallonge considérablement les délais (1 à 3 ans ou plus) et génère des frais importants (honoraires d'avocat, expertises). Elle doit rester un dernier recours.

Le rôle du notaire dans la succession

Le notaire succession n'est pas toujours obligatoire en Suisse, mais il est fortement recommandé pour les successions complexes ou en cas de biens immobiliers (obligatoire dans certains cantons pour le transfert de propriété).

Le notaire authentifie les documents, conseille sur les aspects juridiques et fiscaux, facilite la médiation entre héritiers et coordonne la liquidation. Ses honoraires varient selon les cantons et la complexité (généralement 1 à 3% de l'actif).

Pour savoir qui peut mandater un notaire après le décès, consultez notre article Procuration post-décès : qui peut agir.

Combien de temps dure une succession en Suisse ?

Une succession simple (peu d'héritiers, patrimoine clair, pas de litiges) prend en moyenne 6 à 12 mois. Les successions complexes peuvent s'étendre sur 1 à 3 ans ou plus.

Plusieurs facteurs allongent les délais : nombre important d'héritiers, patrimoine international, biens immobiliers multiples, entreprises familiales, dettes importantes, conflits entre héritiers, ou procédures judiciaires.

Les délais succession légaux incompressibles (3 mois de réflexion, délais fiscaux) s'ajoutent au temps nécessaire pour rassembler les documents et négocier le partage.

Conseils pour accélérer le règlement de la succession

Pour un règlement succession rapide, commencez par rassembler tous les documents dès les premiers jours. Communiquez régulièrement et clairement avec les autres héritiers pour éviter les malentendus.

Faites appel à un notaire succession ou un avocat spécialisé dès le début, surtout si la situation est complexe. Leur expertise évite les erreurs coûteuses et facilite la médiation.

Respectez scrupuleusement tous les délais légaux pour éviter les pénalités. Enfin, la planification funéraire anticipée de votre vivant simplifie considérablement le travail de vos héritiers.

Régler une succession en Suisse implique de respecter des délais légaux précis et de suivre plusieurs étapes administratives incontournables. De la déclaration du décès à la signature de la convention de partage, chaque phase nécessite rigueur et anticipation. Les héritiers disposent de trois mois pour accepter ou répudier la succession, tandis que le règlement complet peut s'étendre de quelques mois à plus d'un an selon la complexité du patrimoine.

L'accompagnement d'un notaire facilite considérablement le processus, notamment pour l'inventaire des biens, le règlement des dettes et la médiation entre héritiers. Une communication transparente et une documentation organisée permettent d'éviter les blocages et les conflits familiaux.

Face au décès d'un proche, Wolky vous accompagne dans les démarches essentielles. Publiez un avis de décès en quelques minutes pour informer vos proches et honorer dignement la mémoire du défunt, tout en vous concentrant sur les formalités successorales qui requièrent votre attention.

    Avis de décèsPublierMémoiresCompte